DIAGONALE / Femmes, unissons-nous

J'ai lu ce livre, je rassemble des morceaux choisis. Donc ce n'est pas une fiche de lecture, ni un résumé ;-) La préface est super intéressante car elle pose le contexte et des éléments pour mieux connaitre Teresa Claramunt, "pionnière du féminisme anarchiste catalan". Le reste de ce petit ouvrage ce sont des retranscriptions de discours/articles.

4ème de couverture

« Compagnonnes, les femmes représentent la moitié de l’humanité. Unissons-nous à nos frères travailleurs et crions avec eux : “Guerre aux curés, mort aux exploiteurs et aux tyrans du monde entier, à bas les frontières et vive la révolution sociale !” L’anarchie, cette belle et noble idée, rendra justice aux femmes. »

Dans ces textes inédits en français, Teresa Claramunt (1862-1931), ouvrière, anarcho-syndicaliste et pionnière du féminisme espagnol, surnommée la « Louise Michel de Barcelone », appelle les femmes à s’organiser afin de renverser le capitalisme et le patriarcat pour qu’advienne l’anarchie.

Préface

"Important foyer industriel, la Catalogne compte beaucoup de femmes ouvrières. Teresa Claramunt pointe la triple oppression dont elles sont victimes: celle du patron qui les exploite, celle du curé qui les persuade d'accepter leur triste sort et réclame le sacrifice de leurs fils à la guerre et celle de leurs maris, qui laissent à leur charge les tâches domestiques et l'éducation des enfants.

Ses revendications rencontrent un fort écho: en 1883, à Sadabell, la grève à laquelle elle incite ses camarades ouvrières à participer pour réclamer la journée de travail de 10 heures, mobilise pendant sept semaines, 11 000 ouvriers - bien qu'elle s'achève par un échec et une forte répression."

"Face à ce système brutal, qui se fonde sur l'exploitation et ne doit sa préservation qu'à la répression, elle oppose l'anarchisme, qui se nourrit de l'amour universel, de l'instruction, de la raison et repose sur le courage et la détermination des travailleurs et des travailleuses.

En tant qu'anarchiste, si elle prône l'union de tous les dominés (et pas uniquement les prolétaires) pour lutter contre le capitalisme, elle appelle également à combattre sont principal soutien, l'Etat, qui représente, selon ses mots, le véritable terroriste à exterminer. C'est lui qui édicte et impose les lois qui ne servent qu'à favoriser les intérêts des plus riches. C'est lui qui, au moyen des forces de l'ordre, maintient le système."

"L'anarchie, cette belle et noble idée, rendra justice aux femmes. Pour l'anarchie, il n'y a ni race, ni couleur, ni sexe. Sœur jumelle de notre mère nature, elle donne à chacun ce dont il a besoin et prend à chacun ce qu'il peut donner."

"Notre mission, la mission des anarchistes, est de répandre le savoir, de semer, de manière scientifique, la graine de l'idéal sur les terrains caillouteux, sans perdre inutilement du temps à attendre de voir si la graine germe plus ou moins lentement, alors que la science et la philosophie nous ont démontré que rien ne se perd dans le grand laboratoire de la nature et des idées."

"C'est pourquoi l'égalité à laquelle aspirent les anarchistes n'est pas physique, mais réside dans la satisfaction de nos besoins."

Postface

"L'irréconciabilité est la position la plus censée dans ce monde qui s'effondre."

Exploration continue

Ce que ça m'a donné envie d'aller voir ou lire:

• La révolution de septembre 1868 en Espagne appelée La Gloriosa
• Daniel Bensaïd, Une lente impatience, Paris, Stock, 2024

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